VERVET

Le vervet est l'une des espèces de primates les plus répandues et les plus communes des savanes d'Afrique orientale et australe. De la famille des cercopithèques, il appartient au genus Chlorocebus qui regroupe trois autres espèces de savane très similaires au niveau de l'apparence que sont le singe vert (Chlorocebus sebaeus) inféodé aux savanes d'Afrique de l'Ouest (Sénégal, Mauritania sud Mali, ouest Niger, Bénin, nord de la Côte d'Ivoire, Guinée et Sierra Leone), le singe tantale (Chlorocebus tantalus) dont l'aire de répartition débute là où s'arrête celle du singe vert et s'étend sur toute la bande sahélienne jusqu'à l'ouest du Soudan du Sud, au sud ouest du Kenya et au nord de l'Ouganda en passant par la République Centrafricaine, le Cameroun le Nigéria, le Togo, le Tchad et le sud du Niger. Plus à l'est, en Ethiopie et à l'Est du Soudan, on trouve le singe grivet. Le singe vervet que l'on trouve tout le long du littoral est de l'Afrique du sud de l'Ethiopie au Cap de Bonne espérance comprend cinq sous-espèces qui se différencient seulement par les teintes de leur pelage.


Vervet (Masai Mara, Kenya)

MENSURATIONS

Longueur: 380-620 mm

Poids: 5 à 9 kg

ECOLOGIE

Habitat : La présence d'arbres où se réfugier en cas de danger est un élément indispensable de leur habitat même si on peut les trouver dans des milieux ouverts comme les savanes. On les trouve donc dans tous les milieux boisés à l'exception des forêts denses, les forêts-galleries, les savanes mésiques et les savanes arborées.

Nourriture : Les vervets sont omnivores. Ils se nourrissent de fruits, de graines, de différentes variétés de plantes herbacées, de fleurs,  d'invertébrés, d'oisillons et parfois des petits reptiles comme des lézards. Ils se nourrissent parfois d'oeufs. Les vervets trouvent autant leur nourrirutre dans les arbres qu'au sol. Diurnes, ils partent à la recherche de nourriture dès le levée du jour en commençant par l'arbre où ils ont passé la nuit. Ils se reposent aux heures les plus chaudes de la journée avant de repartir à la recherche de nourriture en fin d'après-midi jusqu'au crépuscule. Ils se réfugient dans les arbres à la nuit tombée.

Comportement et structure sociale : La structure sociale des vervets est relativement complexe. Une troupe de vervets comprend en moyenne une vingtaine de membres mais la taille des troupes varie de 10 à 50 membres. Chaque troupe est composée de plusieurs familles qui vivent sur un territoire de quelques dizaines de km2. Les femelles restent dans la même troupe toute leur vie alors que les mâles la quittent à la maturité pour s'installer dans de nouvelles troupes.

Il existe une hiérarchie déterminée dès la naissance au sein de chaque sexe qui compose la troupe. Les jeunes femelles héritent d'une position hiérarchique légèrement inférieure à celle de leur mère. La hiérachie entre mâles est plus variable. Les mâles dominants signalent leur statut à travers un répertoire de cris et de postures dont la plus significative est de recourber la queue tout en tournant autour d'un individu subordonné afin d'exposer les marques bleues et rouges au point de jonction entre le scrotum et le périnée. Les rapports hiérarchiques ont des répercussions sur l'accès à la nourriture et l'épouillage. En effet, les femelles dominantes ont un accès prioritaire aux ressources alimentaires dont bénéficie leurs petits. De même, les individus subordonnés épouillent les dominants qui n'hésiteront pas à intervenir en renfort de l'individu subordonné si ce dernier est attaqué. Un individu en position de soumission ou menacé, lance des coups d'œil rapides sur les côtés en ouvrant la gueule et en secouant la tête de bas en haut. Les vervets sont capables de reconnaître le rang social accordé à chaque individu et les cris poussés par chaque individu.

Femelles et mâles jouent une part égale dans la défense du territoire de la troupe mais pour des raisons différentes. Les femelles défendent les ressources présentes au sein du territoire alors que les mâles dominants défendent l'accès aux femelles face aux mâles étrangers. Lorsque deux troupes se rencontrent à la frontière de leurs territoires respectifs, les membres de chaque troupe s'observent en secouant les branches et en poussant moults cris. Des postures défensives spécifiques destinées à décourager la troupe adverse sont utilisées comme le fait de fixer du regard l'adversaire ou le fait d'exposer les paupières. Les mâles ont également tendance à exhiber leur pénis de couleur rouge. Ces rounds d'observation peuvent dégénérer en poursuite. Les vervets peuvent également réagir agressivement avec d'autres espèces de singes avec lesquels ils peuvent entrer en compétition pour la nourriture comme les cercopithèques ascagnes et les cercopithèques  à diadème qui sont des espèces plus arboricoles.

Reproduction : Il semble qu'il y ait une saison de reproduction chez les grivets qui semble correspondre à la saison sèche. Lorsqu'une femelle est réceptive, elle s'arrête lorsqu'un mâle s'approche et présente son postérieur. A l'inverse, une femelle non-réceptive restera indifférente et évitera tout contact et se défendra si un mâle devient trop entreprenant.

La femelle donne naissance à un petit après une gestation de 165 jours. Le petit est sevré au bout de trois mois. Les mères portent leur petit les trois premiers mois jusqu'à un an avec une fréquence qui tend à décliner avec le temps. Les petits interagissent également avec les autres membres de la troupe pour jouer, se faire épouiller et câliner.

Prédateurs: En raison de leur petite taille, les vervets sont très vulnérables face aux prédateurs dont les plus importants sont les grands rapaces tels que l'aigle martial, l'aigle couronné, les léopards et les pythons. Les lions, les hyènes, les guépards, les chacals, les crocodiles, les caracals sont des prédateurs occasionnels. Bien qu'aucun cas de prédation ne soit confirmé, les vervets lancent des cris d'alarme à la vue des cobras, mambas et vipères heurtantes probablement conscients du danger que ces espèces représentent même si le vervet ne figure pas au menu de ces espèces de serpent.

Les vervets adultes sont capables de hiérarchiser les prédateurs en fonction de leur dangerosité et disposent de cris d'alarme pour chaque catégorie de prédateurs.

Meilleurs endroits pour l’observer: Dans la plupart des parcs et réserves du continent, en particulier près des lodges.