LE STEENBOK

Le steenbok ou raphicère est une petite antilope de la famille des raphicérinés qui regroupe d'autres antilopes de petite taille comme les grysboks. D'une taille intermériaire entre un dik-dik et un oribi, on distingue deux sous-espèces de steenbok : la sous-espèce d'Afrique australe (Raphicerus campestris campestris)  et la sous-espèce d'Afrique de l'Est localisée au Kenya et en Tanzanie (Raphicerus campestris neumann). Selon les auteurs, d'autres sous-espèces sont parfois mentionnées le steenbok du Mozambique (Raphicerus campestris capricornis), le steebok du Natal (Raphicerus campestris fulvorubescens) et le steenbok du Kalahari (Raphicerus campestris steinhardti). Comme souvent en taxonomie la validité de ces taxons reste débattue et sujette à caution. Les différences physiques entre ces sous-espèces sont minimes et se matérialisent surtout par les variations de coloration du pelage. Les steenboks vivant dans les milieux les plus arides ayant une coloration plus claire que les steenboks résidant dans des milieux plus arborés.

Steenbok (Savuti, Botswana)

MENSURATIONS

Longueur : 70-95 cm

Hauteur : 45-60 cm

Poids : 7-16 kg

ECOLOGIE

Habitat : Le steenbok est inféodé aux milieux ouverts des semi-déserts comme le Kalahari aux landes alpines mais se trouvent surtout dans les savanes arides et sèches à condition qu'il y ait un minimum des buissons ou des bosquets d'herbes hautes, d'arbustes ou de buissons pour qu'ils puissent s'y réfugier en présence d'un prédateur. On les trouve également dans les savanes arborées mais évitent les zones boisées, le miombo et les plaines et savanes d'herbes rases.

Nourriture : Le steenbok est phyllophage qui se nourrit des parties les plus nutritives du feuillage des plantes, buissons et arbustes à sa portée. Ils ne peuvent se nourrir de végétaux situés à plus d'un mètre du sol. Il se nourrit en grande partie de phorbes (70% de son régime alimentaire) mais également de bourgeons, de fruits, de graines et de racines. Ils consomment des plantes herbacées et de l'herbe en de rares occasions si elle suffisament tendre. Le steenbok est également géophage et lèche les résidus de sel présents dans la boue.

Comportement et structure sociale : Il existe des divergences entre les auteurs s'agissant de savoir si le steenbok est un animal solitaire sauf en période de rut où femelles et mâles vivent en couple ou dans l'hypothèse où la femelle est accompagnée d'un petit (Skinner & Chimimba, du Toit) ou si à l'instar du dik-dik, les steenboks forments des couples monogames défendant un territoire commun contre les individus du même sexe (Estes). Il est possible que la dernière hypothèse soit la plus possible et que les conclusions selon lesquelles le steenbok serait un animal solitaire trouvent leur explication dans le fait que le mâle et la femelle recherchent leur nourriture, se nourrissent  et se reposent chacn de leur côté bien qu'ils partagent le même territoire. En cela, le steenbok diffère du dik-dik où le mâle et la femelle sont beaucoup plus soudés et participent  ensemble à toutes les activités quotidiennes.

En revanche, le steenbok est tout comme le dik-dik un animal territorial qui défendra toute intrusion contre un individu du même sexe. Le territoire est marqué par les deux sexes par des latrines. Pour ce faire, les steeboks mâles et femelles raclent le sol de leurs pattes antérieures avant d'uriner ou de déféquer et après. Chaque sexe dispose de ses propres latrines sur leur territoire commun. Les steenboks utilisent également des sécrétions émises par leurs glandes préorbitales qu'ils déposent sur la tige des végétaux pour marquer les limites du territoire. Ils semblent que les confrontations entre steenboks se limitent à des démonstrations de dominance et que les combats sont généralement évités. Il y a encore des lacunes sur le comportement territorial du steenbok.

Les steenboks sont plutôt nocturnes mais peuvent également être actifs en journée surtout tôt le matin et tard dans l'après-midi. Un tiers de leur temps est dévolu à la recherche de nourriture. Le reste du temps est consacré au repos et à la rumination pour conserver de l'énergie.

Reproduction : La parade nuptiale du steenbok est semblable à celle des autres antilopes en plus simplifiée. Le mâle suit la femelle et lèche ses parties génitales, effectue le laufschlag (coup de la patte antérieure tendue à l'abdomen ou entre les jambes postérieures de la femelle) afin d'inciter la femelle à uriner pour tester sa réceptivité en effectuant le flehmen (une fois l'urine recueillie dans la gueule ou sur le museau du mâle, ce dernier retrousse les lèvres pour que les phéromones contenues dans l'urine atteignent l'organe de Jacobson située dans le palais, permettant ainsi au mâle de déterminer si la femelle est prête à s'accoupler). 

La période de gestion varie de 168 à 173 jours. Le petit reste caché dans la végétation dense pendant les trois ou quatre premiers mois avant de rejoindre sa mère. 

Prédateurs: Le steenbok est la proie de tous les grands prédateurs de la savane africaine en particulier le guépard, le léopard, le lycaon, les chacals, toutes les espèces de hyènes, le caracal, le serval, le ratel, les grands rapaces et le python, le crocodile et le lion.

Meilleurs endroits pour l’observer: Imprévisible et farouche, on peut le voir avec de la chance dans le Savuti ay Botswana et dans le désert du Kalahari.